La question des savoirs devant être transmis, de ceux que nul n’est censé ignorer et de ceux que chacun a le droit de demander à connaître, est toujours une question qui intéresse la cité. Aujourd'hui, comme une mode ou un mot d’ordre semblant emporter l’agrément général, circule une idée selon laquelle les institutions de transmission des savoirs devraient être remplacées par des organisations permettant la formation des compétences. Cette insistance persistante de la demande « d’enseigner des compétences », devenue parfois « enseigner par compétences », est présente dans des sociétés fort diverses.
Nous proposons que le colloque explore l’hypothèse selon laquelle cette réponse indique un problème que la société formule dans ces termes, qui selon nous n’aident ni l’analyse de la situation ni la décision. Nous devons donc chercher à comprendre comment, parfois, les objets d’enseignement ne portent plus la puissance d'agir que leur étude organisée devrait permettre à tous les élèves d’acquérir.
- L'analyse de ces phénomènes suppose des recherches de grande envergure dont certaines relèvent sans doute de l’éducation comparée ; ces recherches devront mobiliser plusieurs champs scientifiques pour des approches plurielles que ce colloque aura pour enjeu d’aider à imaginer. Le colloque s’ouvre donc à ces approches.
- La position comparatiste a permis d'identifier certaines conditions nécessaires à l'évolution des formes de l'étude : des phénomènes d’obsolescence sociale et de renouvellement variables selon les contenus et qui pèsent sur les acteurs comme sur les systèmes éducatifs formels ou informels. L’étude comparée de ces phénomènes sociaux est, elle aussi, un des enjeux du colloque.